Qu'est-ce que Web3 ?

Le développement de l'internet peut sembler être un flux continu d'innovation, d'amélioration et de croissance, mais les technologues décomposent cette histoire en phases connues sous le nom de Web1 et Web2. Aujourd'hui, Web3 se profile à l'horizon, bien qu'il faille encore des années avant qu'il ne devienne réalité. Le Web3 débloquera de nouveaux cas d'utilisation potentiels et de nouvelles opportunités pour les entreprises, des sociétés de logistique aux organisations de services financiers, ainsi que pour les consommateurs.

Dans cet article, nous allons passer en revue les principaux sujets liés au Web3 afin de vous permettre de comprendre la prochaine génération du World Wide Web.

Qu'est-ce que Web3 ?

Web3 est décrit comme la prochaine itération du World Wide Web caractérisée par des applications décentralisées construites sur une architecture blockchain. Les utilisateurs auront davantage de contrôle sur leurs données, sans qu'une autorité centrale ne contrôle le réseau. Cela contraste avec le modèle actuel dans lequel les données, le contenu et les actifs numériques sont la propriété d'un petit groupe d'entreprises technologiques, telles que les Big Tech.

En outre, les données et le contenu détenus par les Big Tech sont centralisés dans des nuages et des infrastructures privées. Un web décentralisé implique des applications et des données qui n'ont pas de propriétaire unique ni d'ordinateur, de serveur ou de centre de données qui les contrôle. Au lieu de cela, la propriété des données est répartie entre les nœuds de réseaux pair-à-pair dans lesquels aucun ordinateur ou entité n'a le contrôle de l'autre. Pour en savoir plus sur les organisations automatisées décentralisées (DAO) et les applications décentralisées (dApps), cliquez ci-dessous.

Le terme Web3 a été inventé en 2014 par le cofondateur de Polkadot et d'Ethereum , Gavin Wood, et s'est imposé en 2021 après que les crypto-monnaies ont reçu des investissements de la part de plusieurs technologues de haut niveau.

Il est important de noter que les transitions d'une ère de l'internet à l'autre ne sont pas uniformes ou concluantes. Les applications et les sites web Web3 fonctionneront parallèlement aux applications Web2 et la centralisation de l'internet persistera. Considérez le Web3 davantage comme un concept et un modèle d'exploitation innovant que comme une révolution technologique globale. Il se peut qu'une mise en œuvre complète des concepts Web3 n'ait jamais lieu et que les organisations profitent plutôt d'une hybridation des deux paradigmes. Le Web3 est encore dans une phase très spéculative et la manière dont cette technologie sera adoptée et utilisée reste à voir.

Qu'est-ce que le Web 1 et 2 ?

Pour comprendre la direction que prend l'internet, il est utile de se pencher sur ses origines.

Le Web 1 (Web 1.0) est la première itération de l'internet, qui s'est déroulée entre 1989 et 2004 environ. Il se composait de pages web statiques pouvant être lues par un utilisateur, de boutons et de graphiques GIF et de formulaires HTML envoyés par courrier électronique. Il s'agissait essentiellement d'une ère de l'internet où le contenu en ligne pouvait être consommé, mais où il n'y avait pas de possibilité d'interaction - un web en lecture seule. C'était l'apogée des premiers moteurs de recherche comme Yahoo, AOL.com, Netscape et Ask Jeeves.

Le Web2 a inauguré une ère de monétisation et de consolidation qui a débuté aux alentours de 2002 et se poursuit aujourd'hui. Les principales différences entre les deux premières époques sont que le Web2 a introduit le contenu multimédia et une nouvelle capacité d'interaction avec le contenu. Au cours de cette période, nous avons assisté à l'essor de plateformes de médias sociaux telles que MySpace et Facebook, ainsi que de nombreuses grandes entreprises technologiques et de réseaux sociaux, comme Amazon, Alphabet (Google), Apple, Meta (Facebook) et Microsoft. Les gens pouvaient télécharger des vidéos. Les gens pouvaient effectuer des transactions. Les gens pouvaient utiliser des applications bancaires en ligne. Le Web2 est l'internet que nous connaissons et utilisons aujourd'hui. Il ne s'agit plus d'un simple moyen de transmettre des informations, mais du fondement du commerce moderne.

Au fur et à mesure que l'internet progresse, du Web1 au Web2 et maintenant au Web3, la complexité des activités sur l'internet augmente. Cette complexité s'accompagne de risques pour la sécurité et d'opportunités pour les escrocs et les fraudeurs de diffuser des logiciels malveillants. Le Web2 a connu une augmentation spectaculaire des menaces de cybersécurité, et il en sera de même pour le Web3. Alors que le débat sur la valeur potentielle du Web3 se poursuit, nous devons également réfléchir à la manière dont nous pouvons sécuriser les accords numériques complexes dans ce paysage en pleine évolution.

Comment fonctionne Web3 ?

Il est important de noter d'emblée que le Web3 est encore spéculatif. Les technologues, les futurologues et les partisans peuvent faire leurs meilleures prédictions, mais il reste à voir comment ces tendances se manifesteront exactement dans la prochaine ère de l'internet.

Toutefois, en utilisant un modèle de blockchain à registre distribué, le contenu du Web3 peut rester décentralisé par rapport aux plateformes que nous utilisons aujourd'hui. Par exemple, dans le Web2, le nouveau mème que vous créez et publiez sur un site de médias sociaux peut être affiché sur votre profil, mais les données appartiennent à la plateforme. L'utilisation de la blockchain et de la technologie des jetons non fongibles permet à l'utilisateur de conserver la propriété du mème tout en continuant à le publier et à le partager sur le web.

Cet exemple peut sembler anodin, mais à plus grande échelle, la possibilité de posséder des données aura un impact significatif sur le fonctionnement du Web3. Les utilisateurs seront en mesure de réaffirmer les niveaux de confidentialité des données qui correspondent à leurs sensibilités individuelles et de mieux séparer les revenus générés par leur contenu des politiques de la plateforme.

Dans le Web2, les sites de médias sociaux sont monétisés dans le cadre de l'économie de l'attention. Les revenus étant générés par les publicités, ils sont incités à collecter autant de données que possible sur un individu afin de lui présenter un contenu qui le retiendra plus longtemps sur le site et de mieux lui vendre des produits. Le Web3 exercera une pression sur ce modèle, car les individus commencent à conserver leurs données.

Dans cette interview accordée à Fortune, le PDG de OneSpan explique comment OneSpan entend relever les défis en matière de sécurité dans le cadre de Web3.

Quand Web3 sera-t-il lancé ?

Web3 n'est pas un produit ou une plate-forme propriétaire mis sur le marché par une entité spécifique. On ne peut donc pas dire qu'il a été lancé, même longtemps après sa disparition ! De plus, comme il s'agit d'un concept plutôt que d'une technologie spécifique, il ne se prête pas à des dates de début ou de fin définitives. Il est probablement plus exact de parler de calendrier dans le contexte d'écosystèmes Web3 fonctionnels et d'un web décentralisé.

La plomberie nécessaire pour rendre les écosystèmes Web3 fonctionnels - les protocoles décentralisés et les systèmes de stockage - est encore à la recherche d'une évolutivité et d'une efficacité énergétique suffisantes pour tenir ses promesses. En tout état de cause, nous pourrions encore être à quelques années de l'adoption généralisée, qui nécessitera des ajustements massifs au niveau social, tant sur le plan comportemental que réglementaire.

Quels sont les avantages potentiels de Web3 pour les entreprises ?

La plupart des avantages du Web3 pour les entreprises découlent de la nature de la blockchain, qui est l'une des technologies de base du Web3.

Le principal avantage de la décentralisation des données pour les entreprises est que les intermédiaires peuvent être éliminés des flux de transactions, ce qui les rend plus rapides, moins coûteuses à exécuter et plus sûres. Les réseaux blockchain, les contrats intelligents et les applications décentralisées éliminent le besoin de fournisseurs de services tiers, ce qui aidera les entreprises à réduire leurs coûts.

L'essentiel des avantages de la blockchain provient des grands livres transparents et infalsifiables dans lesquels les transactions de la blockchain sont enregistrées. Ces facteurs contribuent non seulement à renforcer la confiance dans les entreprises, mais aussi à atténuer les problèmes liés à la fraude et au blanchiment d'argent.

Découvrez les défis et les opportunités de Web3 dans cet entretien vidéo :

Caractéristiques, applications et technologies clés du Web3

Le Web3 devrait présenter les caractéristiques suivantes :

• Ubiquité et propriété : Une blockchain élimine le besoin d'intermédiaires, tels que les processeurs de paiement. Les technologies Web3 sont accessibles à tous, où qu'ils se trouvent. Elles sont donc omniprésentes, mais en même temps, le Web3 donnera aux individus un plus grand contrôle sur leurs actifs et leurs données numériques. Dans le Web2, les individus sont souvent obligés de renoncer à la propriété de leurs données et de leurs informations personnelles pour pouvoir utiliser une application ou s'engager avec des communautés en ligne par le biais d'accords complexes sur les conditions d'utilisation. Le Web3 vise à rendre à l'individu la propriété de ses données.
• Résistance à la censure : Parce que les données sont hébergées sur une blockchain au lieu d'une institution, Web3 pourrait recalibrer le déséquilibre des pouvoirs et les incitations qui existent entre les créateurs de contenu et les plateformes. Si une plateforme impose à un podcast ou à un créateur de contenu des règles susceptibles d'avoir un impact sur ses revenus, sa croissance, son expression ou toute autre mesure de succès, le créateur de contenu aura la possibilité de se retirer de la plateforme, d'emporter son contenu avec lui et de se brancher sur une nouvelle interface plus en phase avec ses objectifs.
• Organisations autonomes décentralisées (DAO) : La DAO décrit une organisation, une startup ou une entreprise dont le modèle commercial est structuré autour de règles codées dans une blockchain. Une entreprise DAO, par exemple, aurait des actionnaires sur la blockchain qui voteraient sur certains aspects de l'entreprise, comme le prix et les paiements. Une DAO ne possède pas d'autorité centrale ou de structure de gouvernance et aucun individu ne peut modifier les règles de son propre chef, ni même posséder l'infrastructure sur laquelle l'organisation est basée.
• Application décentralisée (dApp) : Une dApp est une application décentralisée qui fonctionne de la même manière qu'une DAO. Contrairement à une application classique, qui appartient à une entreprise et dont les données sont stockées dans une combinaison d'infrastructures sur site ou dans le nuage, la dApp est exploitée sur un réseau blockchain pair-à-pair (P2P) et n'appartient pas à une seule entité. Les DApps sont souvent open source, ce qui signifie que tout le monde peut consulter le code et y contribuer. En outre, les protocoles d'une dApp sont conçus pour répondre à un consensus majoritaire de ses utilisateurs plutôt qu'à une entité ou un administrateur unique.
• Identité décentralisée : Dans le Web2, les utilisateurs doivent créer des comptes sur chaque plateforme qu'ils utilisent. Ils ont un compte Reddit, un compte Facebook, Twitter, Amazon, Kohls, Home Depot, PetCo, etc. La connexion sociale (par exemple la connexion Facebook, la connexion Google) permet de réutiliser le même compte sur plusieurs services en ligne dans un modèle fédéré, mais concentre les informations sur l'identité auprès de quelques grandes entreprises technologiques. Dans le Web3, l'identité autonome ou décentralisée permettra aux utilisateurs de rester maîtres de leur identité et d'en partager les attributs (nom, adresse, preuve d'âge, certificats d'études) avec les services en ligne, tout en préservant leur vie privée.
• Paiements natifs : Les transactions actuelles sur le web nécessitent un processeur de paiement, comme PayPal, pour faciliter le transfert de fonds. Les sites Web3 intégreront des crypto-monnaies dans leurs fonctionnalités, ce qui permettra à l'utilisateur de payer directement dans l'application, sans passer par une tierce partie.
• Finance décentralisée (DeFi) : DeFi est une application populaire de la technologie Web3, où les utilisateurs peuvent accéder à des services financiers tels que le prêt, l'emprunt et le commerce sans intermédiaire. Les réseaux sociaux décentralisés, la vérification d'identité et les places de marché numériques sont d'autres cas d'utilisation de Web3.

Principales limites de Web3 pour les entreprises

Il y aura sans aucun doute des problèmes de croissance sur le chemin du Web3, et la plupart des entreprises ne seront pas à l'abri de ces problèmes.

Tout d'abord, Web3 est complexe. L'expérience de l'utilisateur est encore difficile, en particulier pour les personnes qui ne sont pas familiarisées avec les technologies de pointe. Il se peut également qu'il y ait une longue période d'adaptation pendant laquelle de nombreux appareils ne seront pas assez puissants pour participer pleinement à Web3. Pendant cette période, les entreprises devront relever le défi de fournir une fonctionnalité de site web qui capte les utilisateurs chevronnés de Web3 aussi bien que les nouveaux venus dans le monde numérique.

Deuxièmement, pour l'instant, la surveillance réglementaire est encore loin d'être assurée. Les contrats intelligents, par exemple, n'ont pas encore force de loi. Il se pourrait également que la décentralisation inhérente au Web3 rende difficile la surveillance et la défense contre les attaques dans la prochaine version de l'internet.

Comment pouvez-vous vous préparer à Web3 ?

Matt Moynahan, PDG de OneSpan, a récemment donné ce conseil :

"Les techniques d'authentification et de vérification devront évoluer pour devenir plus sophistiquées et plus rigoureuses. Cela signifie qu'il faudra confirmer votre identité avant de participer à une réunion Zoom. Cela signifie que les organisations doivent développer des capacités de piste d'audit précises et fiables pour toutes les interactions. Des capacités qui empêchent une personne de signer ou de donner son consentement pour son collègue. Ces processus peuvent sembler excessifs, mais c'est ce qu'il faut faire pour nous protéger. Et nous n'avons pas besoin de sacrifier l'expérience pour y parvenir. La vérification de notre identité n'a pas besoin d'être perturbatrice, et elle doit être invisible.

"C'est le seul moyen de se protéger contre un monde qui fonctionne sur la base de milliards de liens non sécurisés envoyés chaque jour à travers le monde. C'est le seul moyen de sécuriser nos identités et la croissance du chiffre d'affaires des entreprises tout en gérant efficacement les risques et en maintenant la conformité. La seule façon d'insuffler la confiance dans les marques de demain est de ramener l'intégrité sur l'internet et de tenir la promesse du [Web3]."